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Le FAMAS 5,56 - F1
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1mn 38s pour remonter ce p****n de FAMAS! à 3h53 du matin, dans la salle d'instruction du 1er RCP de Bordeaux, ce samedi 4 septembre 1993. Certains y prenaient goût puisqu'ils faisaient ce même temps ... les yeux bandés! malgré les 4 heures de nettoyages (au pinceau), les 3 heures de marche au pas, 15 Km dans le sable avec casque, sac à dos et arme (pas cool!), 2 heures de cours sur la manipulation et les conduites de sûreté du Famas, les 2 heures de tire (ça c'était cool!), 2h de Parcours du Combattant avant perception de l'arme en colonne serrée.

Son nettoyage était des plus fastidieux! chaque pièce était nettoyée, lustrée, aseptisé afin qu'un coton tige qui traverse le canon, reste blanc à sa sortie.





 



     
       
       
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Le FA-MAS 5,56 F1, treize ans après...

Lorsque l'armée française décida de passer au calibre 5,56 mm, il y a près de vingt ans, elle suscita de nombreux psychodrames!

En effet, à la suite du succès éclatant de la munition du M.16 américain, tous les inventeurs et fabricants d'armes légères occidentaux avaient des prototypes chambrés en 5,56 mm prêts à l'industrialisation, ou déjà disponibles sur le marché, pour certains d'entre eux.
Parmi les concurrents du FA-MAS, la société américaine Colt proposait le fusil M.16, guéri de ses maladies de jeunesse et arrivé en pleine maturité (il en a été fabriqué plus de cinq millions d'exemplaires depuis), Heckler-und-Koch faisait fabriquer sous licence, pour l'exportation, à la MAS, son fusil HK-33, qui commençait timidement à être diffusé en Afrique et en Amérique du Sud et SIG avait concédé la licence de son modèle 540 à emprunt de gaz à Manurhin, à Mulhouse.
Parmi ces différents modèles commercialisés, le M.16 de Colt, fonctionnant par emprunt de gaz, était non seulement en service aux Etats-Unis, mais encore à Taiwan, en Indonésie, en lsraël, en Corée du Sud, au Liban, en Malaisie, en Nouvelle-Zélande, aux Philippines, à Singapour et au Viêt-nam.
Le HK 33 n'était connu, en 1976, par le " Jane's lnfantry Weapons ", que pour être en usage en Malaisie, concurremment au M.16 et au Beretta AR.70.
Depuis, le HK 33 a fait son chemin et il est aujourd'hui utilisé au Brésil, au Chili, au Ghana, en Grèce, au Portugal, au Salvador, en Arabie Saoudite et en Thaïlande, selon la dernière édition du même ouvrage de référence.
Quant au SIG modèle 540 et à ses variantes, il n'avait pas encore commencé sa véritable carrière commerciale, mais, entre-temps, il est devenu un classique des "petites guerres" coloniales, étant en service au Burkina Faso, au Cameroun, en République Centrafricaine, à Djibouti, en Equateur, transitoirement en France, en attendant les FA-MAS, en Indonésie (un de plus), au Nigeria, à Oman, au Paraguay, au Sénégal, aux Seychelles, au Swaziland, au Togo et au Zaïre.


     
       
       
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Les essais et expérimentations de l'Armée française


Lorsque l'Armée française organisa sa campagne d'essai pour la sélection du nouveau fusil de 5,56 mm, selon les rumeurs qui filtrèrent à l'époque, le HK-33, traité dans un autre article, était initialement le favori, mais le M.16 américain "fit un malheur", tandis qu'un prototype révolutionnaire conçu à la MAS, l'établissement du GIAT à Saint-Etienne, l'ancêtre du FA-MAS, suscita l'étonnement général par son comportement prometteur.
Ce modèle fut bientôt adapté face à la concurrence étrangère, mais il nécessita encore de longues années de mise au point, pour son industrialisation notamment.
Pendant ce temps, la terre tournait et nos forces armées durent affronter des situations où la puissance de feu des MAS 49-56 de 7,5 mm s'avéra manifestement inférieure à celle des AKM soviétiques de 7,62x39 qui leur étaient opposés.
La coopération avec Heckler-und- Koch ayant pris fin avec la sélection du FA-MAS, ce fut Manurhin qui prit le relais au Sig une certaine diffusion, transitoirement, à la fin des années 1970.

Cette situation nourrissait les controverses les plus vives au point que la rédaction de " Cibles " nous demanda, en juillet 1981, d'essayer le FA-MAS in situ afin de rétablir la vérité le concernant sur le plan technique.

  Moi et mon Famas


     
       
       
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Nos conclusions furent très positives ("excellente arme de guerre compacte, facile à démonter, robuste, précise, fiable et efficace, tant en coup par coup que par rafales"), avec, comme points négatifs, l'absence d'avertisseur de fin de chargeur ou d'indicateur de chargement et la conception du logement du chargeur.

Nous n'avions évidemment pas traité des prix de revient, leur évaluation dépendant de plusieurs facteurs industriels échappant à notre analyse.

 

 


Le FA-MAS 5,56 Fl, aujourd'hui

Notre participation à un programme industriel d'expérimentation impliquant l'usage du "Clairon" nous conduisit, par la suite, à tirer plusieurs centaines de coups (500 environ) en précision avec diverses armes de ce type pendant deux années environ.

Ces tirs répétitifs nous ont confirmé la précision et la fiabilité de cette arme, ainsi que la qualité exceptionnelle de ses organes de visée.

Sur le plan négatif, les chargeurs se sont quelquefois révélés difficiles à mettre en place sur certains spécimens neufs (cela s'améliore par la suite, il est vrai) et nous persistons à déplorer l'absence au moins d'un indicateur d'armement.

En ce qui concerne l'avertisseur de fin de chargeur, une nouvelle tendance se dégage parmi les usagers militaires, à l'instigation des Soviétiques et des Allemands, selon laquelle le maintien de la culasse ouverte lorsque le chargeur est vide, serait à l'origine d'incidents de tir en campagne résultant de l'introduction intempestive de corps étrangers dans le mécanisme.

     


     
       
       
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Le Famas sur son bipied

Utilisant exclusivement nos armes au stand de tir, nous ne sommes pas en mesure d'en juger.

Sur le plan commercial, le FA-MAS 5,56 Fl s'est heurté essentiellement à la concurrence de modèles plus économiques, comme les AKM des pays de l'Est, à celle de l'éternel M.16 jouissant d'un incontestable prestige, moins onéreux et diffusé avec l'appui de l'Etat américain, des Beretta, FN-C, SIG et Heckler-und-Koch de 5,56 mm, qui ne sont apparemment pas parvenus à s'imposer auprès de nations majeures, malgré d'honorables succès commerciaux et,

surtout, à celle du Steyr A.U.G., situé dans la même gamme de prix, qui offre une construction modulaire, des canons interchangeables et une lunette en base, cette dernière caractéristique suscitant depuis l'origine l'enthousiasme des uns et l'ire des autres... Selon la plus récente édition du Janes's lnfantry Weapons, le FA-MAS 5,56 Fl serait aujourd'hui exporté à Djibouti, aux Emirats arabes unis, au Gabon et au Sénégal.

La construction du FA-MAS 5,56 Fl

L'arme, qui équipe maintenant la quasi-totalité des unités d'active, a fait l'objet de multiples descriptions techniques.
Rappelons néanmoins qu'il s'agit d'un fusil " tout à l'arrière ", ce qui permet de réaliser une arme très courte comportant toutefois un canon de 525 mm, frein de bouche compris (488 mm seul).
Le mécanisme est du type à ouverture retardée (ou à " amplificateur d'inertie ").

Au tir, un levier amplificateur d'inertie à course angulaire de 450 refoule la masse additionnelle sous la poussée de la culasse, ce qui assure le retrait du percuteur, l'extracteur, l'éjection, la présentation de la cartouche suivante et la compression du ressort récupérateur.

    Cartouches de 5,56 mm
     

     
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Un amortisseur freine la phase ultime de la course en arrière de la culasse.
Dans la course en avant qui s'ensuit, la nouvelle cartouche est introduite dans la chambre et la culasse se ferme sous l'action du ressort récupérateur, tandis que le retour en batterie de la masse additionnelle ramène le levier amplificateur de recul en position verticale.

Le mécanisme de détente comporte deux sélecteurs, coup par coup et rafales continues d'une part, et rafales de trois coups, de l'autre.

Cette disposition permet de maintenir le bon fonctionnement du mécanisme de base, même si le limiteur de rafales est hors d'usage.
L'ensemble récupérateur est étanche et graissé "à vie ".
L'arme passe pour être extrêmement robuste et bien adaptée au lancement des grenades, facteurs importants au combat, mais elle est relativement complexe, comporte des composants onéreux à produire et son démontage est moins simple que celui d'autres modèles concurrents.

La mise en œuvre

Dans la conception du FA-MAS, c'est la compacité qui prévaut, avec une mise en oeuvre ne nécessitant aucune opération préalable, le levier sûreté-sélecteur étant placé sur la position appropriée et la chambre étant alimentée.

Cette exceptionnelle compacité évite l'emploi des crosses repliables fragiles, encombrantes ou d'emploi peu agréable, qu'il faut tirer ou déplier pour épauler.
De plus, l'arme est pourvue d'une ingénieuse bretelle en sangle permettant un tir rapide à la hanche ou à l'épaule.
Les chargeurs s'enfilent verticalement dans leur logement, comme ceux d'un pistolet, ce qui est moins commode que le système à bascule normalisé OTAN.


     
       
       
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Ils sont faciles à garnir, même sans l'outil ad hoc livré avec l'arme.
Pour armer, il faut tirer en arrière le levier d'armement de grandes dimensions protégé par la poignée de transport et le laisser revenir. Il se déplace au tir. Ce levier est plutôt raide à manipuler et la culasse produit un claquement "très militaire" en se fermant.

Lorsqu'il est tourné à droite, le levier de sûreté-sélecteur situé dans le pontet permet le coup-par-coup, il est en sûreté sur sa position centrale et en tir automatique, à gauche.
Un autre levier placé sous la crosse, repéré "O" et "3", permet le tir par rafales de trois lorsqu'il est placé sur cette dernière position.
Il faut le mettre sur "O" pour le coup-par-coup et les rafales continues. Le FA-MAS est conçu pour être équilibré sur la poignée pistolet, ce qui permet de le tirer éventuellement d'une seule main, à la hanche, en cas de surprise à courte distance.

Présentation du Famas

A l'épaulé, la deuxième main empoigne le fût largement dimensionné, en avant du pontet. Ceci vaut pour les droitiers, comme pour les gauchers, car l'arme est intégralement ambidextre, le levier d'armement étant en position centrale, sous la poignée et la fenêtre d'éjection pouvant être inversée à l'aide d'un cache amovible.

Lorsqu'on le tient à deux mains, le FA-MAS est un peu chargé de l'arrière, contrairement à beaucoup de fusils d'assaut classique.

 

Pour viser naturellement en position debout, il faut, lorsqu'on l'épaule, pencher la tête en avant pour placer l'oeil directeur instantanément dans l'alignement des organes de visée.
On dégage le bipied en tirant vers l'arrière chacun de ses deux éléments et en les dépliant vers le bas jusqu'à ce qu'ils viennent en butée.
L'arme ainsi calée est extrêmement stable, tant en coup par coup qu'en tir automatique.

 
 



     
       
       
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Des organes de visée remarquables

Lorsque les deux oeilletons extrêmes sont normalement relevés, on vise à travers le plus petit, de ø 1 mm environ (ø 0,98 mm sur notre spécimen), qui est prévu pour le tir de précision. Le rebattre vers l'avant pour utiliser l'oeilleton de combat (ø 2,9 mm), nettement plus aéré.Dans ces deux oeilletons, on aligne le guidon rectangulaire normal, large de 1,8 mm.Le guidon est réglable en dérive par vis et la hausse, en site, à l'aide d'un bouton moleté.Ces organes de visée sont repérés tous deux par des traits blancs et le bouton de la hausse, par des chiffres.
La ligne de mire, protégée par la poignée de transport, est longue de 319 mm avec l'oeilleton de combat.

Pour le tir de nuit, on abaisse les deux oeilletons normaux, afin de dégager l'oeilleton de nuit de ø 9,7 mm et l'on masque le guidon de jour en relevant l'oeilleton de nuit à point phosphorescent de ø 1,8 mm.
Le tir direct et indirect à la grenade de 500 g avec emmanchement de ø 22 mm est prévu.

Pour le tir direct, on utilise une hausse spéciale ouverte à planche rabattable verticale réglée à 75 et 100 m et, pour le tir indirect, on a recours à une alidade montée devant le levier d'armement, dont les deux positions correspondent, d'une part, à 140-360 m et, d'autre part, à 70-180 m de portée. Ces organes de visée sont remarquables et, à notre avis, les meilleurs du type métallique que nous ayons essayé.
L'arme tire culasse fermée en coup par coup et par rafales et le départ est à deux bossettes. Celui de notre spécimen d'essai comportait une première bossette longue de 5 mm, plutôt raide, dont le poids maximal atteignait 2 kg en fin de course.
Suivait un parcours assez mal délimité de 3 mm environ, avec une pression résiduelle de l'ordre de 1,600 kg (deuxième bossette), qui s'achevait dans un lâcher équivoque.
C'est ce que l'on appelle "un départ de sécurité", dans toute l'acception du terme, mais il n'est pas pire que celui de nombreuses AKM, pour ne pas mentionner certaines productions beaucoup plus onéreuses occidentales.

Que cette affligeante description du départ de notre spécimen ne fasse toutefois pas frémir le lecteur puriste car, lorsque l'arme est montée sur son bipied ou lorsqu'on l'utilise, debout, en tir de combat rapide au commandement, il n'empêche pas de réaliser d'honorables, prestations avec un peu d'entraînement, à condition de "passer" délibérément la première bossette.



     
       
       
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Notre essai:

La silhouette militaire
Même s'il n'est pas beau, le " Clairon ", comme on appelle familièrement le FA-MAS, fait bonne impression lorsqu'on le prend en main et l'on a tôt fait d'apprécier ses qualités ergonomiques exceptionnelles.
Il est un peu lourd, à 4,150 kg chargé, mais il est bien équilibré et d'un maniement agréable.
Nous avons essayé notre spécimen avec des cartouches commerciales américaines Fédéral à balles de 3,6 g, conformes à la norme SAAMI, pour raison de disponibilité immédiate.
Notre "Clairon" était alésé au pas de 305 mm, conformément à la notice.
Tirant couché, au bipied, avec l'oeilleton de précision, Jean-Pierre réalisa à 50 m un superbe groupement de cinq balles de H 46 x L 33 mm.
Passant à 100 m, les résultats furent décevants, ce qui tend à démontrer la relative incompatibilité de notre spécimen militaire avec la munition commerciale utilisée. En effet, le FA-MAS essayé en 1981, tirant des munitions réglementaires françaises, avait permis de réaliser à 100 m, à l'oeilleton et au bipied, des groupements étonnants de 55 x 45 mm, 60 x 65 mm et 60 x 66 mm et, depuis, avec d'autres spécimens, des groupements non aussi précisément relevés, mais du même ordre.
 
Essayant ensuite notre spécimen debout sans appui à 25 m par rafales de trois au commandement, nous avons constaté que celles-ci tenaient dans la demi-silhouette militaire.
Tirant couché, au bipied, avec l'oeilleton de combat, à 50 m, nous avons placé, en rafales continues, environ les 2/3 des coups dans la demi-silhouette militaire, à 1000 coups/minute, rappelons-le!
Comme il faut s'y attendre pour une arme de guerre adoptée par une nation majeure, le fonctionnement fut sans défaut au long des séries.





     
       
       
  Top
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Après une décennie d'usage généralisé, le FA-MAS 5,56 Fl s'est avéré être une arme précise et fiable, bien qu'onéreuse, comptant parmi les modèles les plus compacts et les mieux au point du marché mondial.


Agréable au tir, il est particulièrement stable lorsqu'il est utilisé par rafales avec son bipied. Son système d'oeilletons est absolument remarquable.



 


Raymond Caranta et Jean-Pierre Briole

N° 265 Article d'avril 92


  à suivre:  
  Le FAMAS à l'épreuve du terrain  
         

 





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